
Vingt-quatre ectoplasmes se sont matérialisés sur les pages d’un carnet Moleskine durant les mois de novembre et décembre 2019, sous la forme de dessins au feutre, de la main de l’artiste. Le physiologiste français Charles Richet les décrit ainsi dans son Traité de Métaphsychique (1922) : « Parfois on voit ces ectoplasmes s’organiser peu à peu. […] En général les matérialisations sont progressives, et commencent par une ébauche : tandis que les formations complètes de formes et de figures vraiment humaines n’ont lieu que plus tard. Au début souvent ces formations sont très imparfaites. Parfois elles n’ont pas de relief, semblant être plutôt des images que des corps […] Pour ce qui est de la substance des matérialisations, nous sommes dans une ignorance, effroyable, douloureuse. […] Ou bien il y a un passage de la matière à travers la matière, ou bien il y a eu création de matière : deux affirmations à peu près aussi extraordinaires l’une que l’autre. […] On a pu voir naître ces formes qui paraissent vivantes ; elles se forment comme d’un nuage, et se concrètent dans ce nuage, ainsi qu’une nébuleuse se concrète en un astre. En même temps que la forme vivante, des vêtements, des voiles, des accessoires, naissent aussi, qui n’ont d’ailleurs, le plus souvent, qu’une existence transitoire s’évanouissant aussi nébuleusement qu’elles sont nées, fumus in auras. »
Cet ensemble de dessins a donné lieu à un livre-catalogue réalisé et édité par l’artiste dans son atelier à Buenos Aires, comprenant une reproduction des dessins sur papier calque et une couverture imprimée en typographie sur papier noir fait main, et incluant la citation de Charles Richet traduite en espagnol. Le tirage total de quarante-deux exemplaires signés se compose de vingt-quatre exemplaires, certificats associés aux œuvres, numérotés I à XXIV, et dix-huit exemplaires, séparés des œuvres, numérotés 1 à 18.
L’ensemble a été exposé à la Galerie fu:d à Buenos Aires lors de la première exposition personnelle de l’artiste en Argentine, intitulée « Humo en el aire », de juillet à décembre 2020. Il se trouve aujourd’hui dans une collection privée argentine.
